Il s’agira de résorber le déficit important en personnel par l’augmentation des quotas de recrutement, de doter les forces de police de matériels adéquats de maintien de l’ordre, de réadapter le contenu de la formation pour une meilleure prise en charge du nouveau contexte de la criminalité (la drogue et le crime organisé, la criminalité transfrontalière, le blanchiment de capitaux, la traite des êtres humains, la cybercriminalité, etc.), de poursuivre la mise en œuvre d’une police de proximité en renforçant le maillage du territoire national par la construction et la réhabilitation de commissariats, hôtels et postes de police .
La pertinence et la centralité de ce programme est à rechercher dans le lien entre la sécurité et le développement. En effet, de par ses effets positifs indirects sur tous les secteurs de développement économique et social, la sécurité est, de manière générale, un élément primordial dans les conditions de mise en œuvre optimale des politiques publiques.
Le domaine technologique, sans cesse en évolution, exige une mise à niveau perpétuelle des systèmes de gestion des fichiers et des applications. Il s’agira de rendre plus opérationnel le système de télécommunication du Ministère de l’Intérieur et de Sécurité Publique et d’améliorer le système d’identification nationale.
Dans le cadre global de la sécurisation des personnes et des biens, la Police sénégalaise, qui se veut une institution au service du citoyen dont elle doit sans cesse se rapprocher, a développé au cours de l’année 2014 plusieurs stratégies :
une veille permanente et une sécurisation à grande échelle :
A travers ses grandes directions opérationnelles, et particulièrement la Direction de la Sécurité publique (DSP), et le Groupement Mobile d’Intervention (GMI) la Police a mené une intense activité préventive sur l’ensemble du territoire national. En effet, orientées vers une option irréversible de mutualisation des moyens, ces directions ont travaillé en synergie pour se déployer en permanence sur le terrain et renforcer le maillage sécuritaire.
Une présence renforcée aux frontières :
La synergie d’actions des services opérationnels a été également appliquée aux frontières du pays pour marquer davantage notre présence aux portes d’entrée et de sortie du territoire national. C’est ainsi que la Direction de la Police de l’Air et des Frontières (DPAF) a accueilli dans ses rangs des effectifs du GMI pour accroître la surveillance et les contrôles aux frontières.
Chargée de centraliser et de coordonner la lutte contre les migrations irrégulières, cette direction a maintenu la vigilance dans le cadre de l’accord signé avec le royaume d’Espagne et accompagné par l’Agence FRONTEX.
La DPAF a également joué un rôle fondamental dans la mise en œuvre du projet de visa biométrique, la régulation des activités d’orpaillage artisanal par une maîtrise des flux de passagers, la sécurisation des frontières et la gestion de crise liée à l’épidémie à virus Ebola.
Les résultats obtenus par ses différents services illustrent éloquemment l’intensité des actions menées et la vigilance de ses personnels : 1.450.000 personnes ont été contrôlées à l’entrée sur le territoire national, et 1.504.833 passagers à la sortie. A cette occasion 714 mesures de refoulement et de reconduction à la frontière ont été prises, tandis que 102 personnes qui tentaient de franchir les frontières avec des documents de voyage falsifiés, contrefaits ou usurpés ont été interpellées.
Une simplification et une facilitation des procédures administratives :
Pour faire de la police de proximité une réalité, la Police nationale s’est engagée, à côté des autres services du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, à simplifier et faciliter aux populations les démarches en vue de l’obtention de documents administratifs.
Au niveau de la Direction de la Sécurité publique, des efforts ont été consentis pour améliorer le service, plus particulièrement dans les centres d’enrôlement de cartes nationales d’identité. Sur l’ensemble du territoire, 304.103 demandes de cartes nationales d’identité ont été enregistrées.
La Direction de la Police judiciaire, qui anime le Bureau Central de l’OIPC – Interpol, a assisté les opérations d’importation et d’immatriculation de véhicules d’occasion en délivrant 8223 attestations de vérification d’origine.
La Direction de la Police des Etrangers et des Titres de voyage a intensifié ses activités pour répondre aux sollicitations de nos concitoyens désireux d’obtenir le passeport ordinaire, conformément aux directives du Chef de l’Etat.
Ainsi, à l’intérieur du territoire comme dans les pays à forte concentration de sénégalais, des mesures hardies ont été prises pour satisfaire les demandes.
Plusieurs missions d’enrôlement de données ont été dépêchées dans les régions du pays, ainsi qu’à l’extérieur.
Comme pour les autres années, la DPETV a facilité l’obtention du passeport aux pèlerins sénégalais qui se sont rendus aux Lieux saints de l’Islam et de la Chrétienté. Il ya lieu de souligner qu’elle a été efficacement accompagnée par la Direction du Budget et des Matériels (DBM) qui a travaillé à l’élaboration d’un programme spécial de renforcement de la production des passeports. Il s’agit là d’une autre synergie qui a permis de produire 174.655 passeports.
Sur un autre registre, des efforts ont été consentis dans la gestion du séjour des étrangers au Sénégal et des améliorations notables sont perceptibles. En effet, le traitement des demandes de cartes d’identité d’étranger a été accéléré et au 30 septembre 2014, 5264 cartes sont disponibles dans les locaux de la DPETV.
Enfin, dans la gestion du projet des visas biométriques, la DPAF et la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) se sont illustrées dans le respect de notre engagement pour la simplification et la facilitation des procédures administratives. En effet, leurs services ont montré une grande disponibilité et traité avec célérité les multiples demandes de visas, quelle que soit le statut des requérants. La synthèse de leurs différentes interventions fait ressortir 97.745 visas délivrés.
Intensification de la lutte contre la grande criminalité
Face à la globalisation et à l’accroissement des moyens de transport et des supports technologiques, notre pays n’est pas à l’abri des activités criminelles complexes et à grande échelle qui affectent les activités humaines, des Institutions publiques et privées. Le terrorisme et le crime organisé sous toutes ses formes (trafic de drogues, d’armes et de migrants, criminalité financière et blanchiment de capitaux, contrefaçon, les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication etc.) menacent nos sociétés, ce qui constitue des défis majeurs pour les services de sécurité.
Pour combattre ces fléaux, la Police nationale a mis en synergie l’ensemble de ses composantes opérationnelles qui ont fait preuve d’une grande détermination et d’un professionnalisme avéré.
Dans la lutte contre la drogue, la Direction de l’Office Central pour la Répression Illicite de Stupéfiants (D.OCRTIS) a joué un rôle d’avant-garde en développant diverses techniques et stratégies pour surveiller les lieux à risque, traquer les dealers et autres trafiquants de tout acabit, afin d’atteindre les objectifs nationaux de réduction de l’offre et de la demande de drogue. L’OCRTIS a réussi une meilleure occupation du terrain en renforçant sa présence à l’intérieur du pays, notamment aux frontières, sur la petite côte et dans les villes carrefour.
Ces actions soutenues ont conduit à l’arrestation de 84 personnes, et à la saisie de 1180 Kg de chanvre indien- 22 képas d’héroïne- 236 gr de haschich et 2687 comprimés vendus illicitement.
Ce service a par ailleurs poursuivi ses missions dans le cadre de la coopération internationale en participant, avec d’autres pays amis, à une opération de balisage d’un bateau susceptible d’être impliqué dans un trafic international de drogue.
Les services de la Direction de la Sécurité publique ont eux aussi mené un combat sans relâche contre le trafic, la détention et l’usage de stupéfiants .Au cours de cette année, Ils ont procédé à l’arrestation de 2771 individus, et opéré la saisie de : 2.478 kg, 7.778 cornets, 793 joints et 76 paquets de chanvre indien – 160 képas d’héroïne – 70 gr, 03 képas de cocaïne – 12 gr, 15 cailloux de haschich.
La Direction de la Police Judiciaire s’est également impliquée dans la lutte contre la drogue et la Division des investigations criminelles a investi tous les milieux criminogènes pour réussir à interpeller et conduire au parquet 70 usagers et trafiquants, avec une saisie de 48 kg, 282 cornets et 20 joints de chanvre indien.
Au cours de cette année écoulée, nos services spécialisés d’investigation que sont la Division des investigations criminelles (DIC) de la DPJ, et la Sûreté Urbaine (SU) du Commissariat central de Dakar se sont particulièrement distinguées par le démantèlement de nombreux réseaux de criminels qui s’activent dans les vols aggravés, les escroqueries et abus de confiance, les fraudes, pirateries, contrefaçons, et les infractions reposant sur les technologies de l’information et de la communication. Ensemble, ils ont mis hors d’état de nuire 282 personnes et saisi divers matériels et appareils.
A titre illustratif, ces deux services ont mis un terme à une fraude à grande échelle, avec des ramifications à l’étranger, sur le réseau de la SONATEL dont les appels provenant de l’extérieur étaient détournés par des outils techniques sophistiqués. Grâce à un professionnalisme incontestable et des méthodes d’investigations spécifiques, ils ont dénoué tous les subterfuges et mis la main sur les équipements utilisés par les fraudeurs : ordinateurs- cartes SIM – simbox, rooters, puces téléphoniques, etc.
Sous ce registre, la Brigade spéciale de lutte contre la cybercriminalité logée au sein de la DIC a fini de convaincre de sa place de leader national dans les investigations contre ce phénomène qui menace le cyberespace. Elle s’est spécialisée dans la recherche, l’analyse et la conservation de preuves électroniques. Elle a élucidé des affaires d’escroqueries par internet associées à une séquestration d’étrangers.
Renforcement des capacités opérationnelles
Dans l’exécution de sa mission globale de sécurisation des personnes et des biens, la Police nationale a mis un accent particulier au renforcement des capacités d’action de ses services pour leur permettre d’être plus efficaces, et par conséquent de satisfaire les besoins de nos populations, assurer un environnement propice à l’épanouissement de tous et au développement économique et social de notre pays.
C’est ainsi que d’importants efforts ont été consentis pour l’équipement des services en mobiliers et matériels informatiques, et la dotation de moyens roulants de divers types.
Sous ce chapitre, l’apport du Programme de mise à niveau des services de Police et de l’Administration territoriale a été déterminant. Cela a contribué à donner une plus grande visibilité à la Direction Générale de la Police Nationale par des nouveaux véhicules sérigraphiés mis à la disposition de tous les services opérationnels, ce qui a renforcé leur mobilité.
Perspectives pour l’année 2015
La Police nationale va poursuivre le maillage sécuritaire, et l’acquisition de matériels et équipements spécifiques, notamment des applications informatiques pour moderniser et sécuriser les données sensibles traitées par la Police. Les moyens permettant une plus grande de mobilité seront également renforcés.
Dans la lutte contre les activités criminelles, la Direction de la Police Judiciaire et celle de l’OCRTIS vont renforcer leur présence à l’intérieur du territoire national.
D’ailleurs, l’OCRTIS procédera à la mise en place d’une Brigade canine qui contribuera à renforcer la lutte contre la drogue.
Le programme de renforcement des effectifs sera maintenu, et une réforme du contenu des enseignements sera engagée dans le cadre de la montée en puissance de la Police.
Par ailleurs, les travaux d’élaboration du Plan de développement stratégique de la Police nationale seront finalisés, pour apporter une réorganisation structurelle et opérationnelle plus efficace et efficiente.